Coma, virgule de ta vie,
Pas un point, pas une parenthèse,
Peut-être un point d’interrogation.
Tu souriais dans ton sommeil,
comme si les anges t’accompagnaient.
Fol espoir que ces sourires nous soient destinés.
Amère attente, absence de réaction !
Que des gestes, que de bises, que d’attentions
Dans le vide ????
Ton corps était bien là,
Meurtri, tuyauté, bandé,
Mais ton esprit voyageait hors de notre temps.
Quelle question ne t’as t’on pas posée ?
Quelles contrées fantastiques as tu visitées ?
Qui as tu rencontré ?
Toi qui es partie aussi loin,
l’as-tu rencontrée la Mort ?
Est-t’elle douce, jolie ?
Mérite t’elle le détour ?
Enfin, tu as cessé de sourire.
Tu souffrais, tu revenais parmi nous !
Tu t’es reveillée tandis que Maman te tenais la main.
Moment magique d’une nouvelle naissance.
Aucune trace dans ta mémoire,
l’omerta sévit également là-bas.
Lavage de cerveau, tu avais tout oublié !
Pas une rééducation, un réapprentissage.
Marcher, manger, écrire, parler.
Quelle patience, quelle Force !
Cette Force où es tu allée la chercher ?
La petite fille qui nous est revenue,
changée, batailleuse, conquérante,
m’ a étonné, stupéfié, émerveillé...
Petite soeur,
Un jour, pourras-tu me raconter tes pays fabuleux ?