Et maintenant, vois-tu, je crois avoir tout dit.
De ce qui m’importait, j’ai distillé l’essence,
Mes amours, mon pays, mes anciennes jouvences,
Tout a été chanté, tout a été décrit.
Si j’ai posé ces mots sur un papier jauni,
Le long de mes veillées, lorsque l’ombre s’avance,
Dans les petits matins où se perd l’espérance,
C’est parce qu’il fallait que j’en passe l’envie.
C’est que chacun de nous, quoiqu’il puisse paraître,
Possède de nous tous une parcelle d’être,
Et qu’il doit, s’il le peut, verser ses souvenirs
Dans le grand lot commun de ceux de son époque,
En souhaitant que ce soit un ferment d’avenir,
A travers ces futurs où le temps se disloque...