Se souvenir des amours inoubliables
D’un temps qui passe trop vite
Comme file le vent dans la forêt, l’hiver
Et s’enfoncer dans la vieillesse coupable
Retenir un tremblement devant l’âtre qui crépite
Cacher, cacher enfin sa grande misère.
Se perdre dans les nuages d’une autre vie
Retrouver la maison et les enfants dans les yeux
Oublier les nuits et les gardes en blouses blanches
Tenter de sortir de l’ennui
Comme si l’on devait faire des aveux
Et dire que l’on a plus de visite le dimanche
Regarder les habitudes en face
Le quotidien et l’avenir sur quelques mois
Dans la pupille bleutée
Quand la cataracte devient menace
Et s’engourdir doucement dans le froid
Après tant et tant d’années
Alors passer pour un fou
Et plonger dans l’oubli
Caresser une dernière fois son petit Loulou
Puis fermer les paupières finalement
Pour abandonner la vie
Un soir, loin de ses enfants.