Ils ont le regard gouffre des estomacs creux
Et les jambes graciles sous le ventre lourd
De la malnutrition.
Personne n’a envie de rencontrer leurs yeux
Et à leurs mains tendues chacun restera sourd :
Heure de la digestion..
Le restaurant bavarde à l’ombre des vieux cèdres
D’autres ventres s’étalent explosant les chemises
Aux plis bien trop cintrés.
Un chat sauvage guette, un autre plus madré
A déjà obtenu miettes de gourmandises
De la table prostrée.
Mais derrière le mur, les enfants de pénombre
Attendent le cuistot qui porte les cartons
Remplis de détritus
Ils ont le regard faim et la vie qui décombre.
La poubelle est leur plat. Ils cherchent à tatons
Les os sur le dessus.
Les rognures de viande et les quignons de pain
Ils ont le regard faim.
Ils n’ont pas de demain....