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Fébrilité
Voilà ce qui m’habite
Fébrilité
Mais aussi fatigue
La tête pleine
Trop
Tourbillon incessant
Images qui s’entremêlent
S’entrechoquent
Dormir
Aller au bout de je ne sais quoi
Dormir
Pour taire cette lourdeur du cœur
Dormir
Bercée par les vagues de l’âme
Alourdie de déchirures
Amas de bouts de papiers
Morcelés fins
Si fins qu’ils n’arrivent à contenir
Que lettres décousues
Perdues
Mots blessés
Par la lame affûtée
De cisailles assoiffées de pleurs
Couper
Tailler
Fendre la peau
Effacer la moindre tache
La moindre imperfection
La moindre trace
Dormir
Oublier le vent
Sur la grève souffler
Dormir
Oublier la tempête gronder
Le navire étriqué
Dormir
Ne plus s’arracher le cœur de pleurs
Effacer la peur
La peur
Qu’un soir de peur
N’arrive malheur
Dormir
Ne plus se dire
Ne plus se rire
Dormir
Ne plus souffrir
Ne plus jamais entendre soupir