Fantasme
Le soleil
Perce un ciel trop froid que le vent seul agite
Et la feuille, au bonheur de ce souffle céleste,
Tremble.
Solitaire,
Ma main court sur la page où ma tendresse habite,
Et mon cœur se souvient de tes yeux, de ton rire,
Qui m’attirent et chavirent !
C’est le jour,
Mais une partie de moi vagabonde sans gîte,
Et te cherche en ma nuit.
Plus je vais, moins je sais, d’où je viens, où je suis.
Toi, route de velours, mon unique chemin,
Prends mon cœur déchiré, tiens-le entre tes mains,
Broie-le sous tes pieds nus mais, je t’en prie,
Prends-le.
Comprendre ton regard et te prendre au hasard
De tes mains, de ta bouche, de ce corps qui frémit
Qui chante et qui gémit,
Te prendre, même tard…
Le soleil,
Immobile et pensif, croise dans mon délire,
Mon fantasme se tait dans mon corps épuisé,
La lumière se fait.
Le ciel, devenu bleu, boit la dernière note
D’une aube de jour nouveau, que la Lune déserte ;
Encore un jour sans toi … ma main retombe inerte
Sur la page où tu vis.
Très loin, si près de moi, dans un lit improbable,
Ton corps nu me répond et s’éveille à l’amour …
Mai 2004 ?