J’imagine tes yeux que la tristesse enlise
Je parcours les sillons de douleur qui s’y lisent
Je regarde une mer qui monte en une eau grise,
Dont les vagues nous lavent et le ressac nous brise ...
A quoi bon vivre encor si ce n’est avec toi
Que me servent ces mains qui n’agrippent que l’ombre
Pourquoi faut-il rester sur le bateau qui sombre
Jusqu’à quand faudra -t’il que je tue mes émois ?
C’est un matin trop gris d’une froide province
Les pattes des moineaux s’agitent de frissons
Je vois par la fenêtre un rêve qui s’évince
Brisé par les montagnes qui gardent ma prison.
Aucun bruit, pas de vie, la chatte silencieuse
S’abîme comme moi dans la mélancolie ;
Seul est vivant ce lien qui vibre et qui nous lie,
Ce trait d’union des âmes qui souffrent d’être heureuses ...
Toi qui es toujours là, j’ai mal à ton absence ;
Jamais tu n’es partie mais quand reviendras-tu ?
Pour un baiser de toi je donnerais Byzance,
Ton amour me fait vivre et ton amour me tue.
2002/Juin 2007