Les roues de bois
tout en grinçant tournent !
Et tout là bas on sonne le glas,
Dans la brume et dans la côte
le cheval en silence
Avance !
Et les brides de cuir,
Au cou de l’animal
Se tendent puis se relâchent
En cadence.
C’est une pierre que l’on heurte
Sur ce chemin tout sec
Et l’essieu qui craque et hoquète
L’essieu de chêne graissé au porc
Se brise.
La vie est bien plus morte
Que cette morte
Que l’on extirpe,
Lui offrant une halte
Sur la route de basalte !
Son temps n’est plus
Que le souffle du gong,
Heurtant le gros bourdon.
Et moi qui la suis, sans vraiment être,
Je m’arrête.
Le cocher écarlate
De trop de vin mauvais
Tout vêtu de noir
Comme un terrible soir
Quitte la charrette.
Et moi, j’ai les planches qui me font mal,
Et qui me font gémir
Tellement j’ai peur de finir
Tout là-haut dans ce cimetière
Sur la crête !