Le silence est glacé
Comme le marbre sombre
Des pierres érigées
Où se traînent les ombres
De nos songes défaits
Perdus dans la pénombre.
Le silence est figé
Arme blanche effilée
Lame fuselée
Qui nous laisse brisés
Leurrés, déconcertés
Spectres abandonnés.
Mon silence est bouclier
Là ou avec la tristesse
Se réfugient blessées
Les pensées en détresse
De mon cœur fatigué
Que l’espoir délaisse.
Le silence est refuge
Pauvre mensonge trahi
Pâle subterfuge
D’un bonheur en sursis
Apatride ou transfuge
de mon cœur banni.
Le silence est glacé
Comme le marbre sombre
De la pierre érigée
Où se traînera l’ombre
De nos complicités
Dont je creuse la tombe.