Que j’aime cet endroit, ce petit port tranquille
Les voiliers y sont bien, balançant leurs grands mats
Les bateaux à moteur, tels d’immenses nautiles
Se meuvent au clapot qui va.. qui vient..qui va..
Les mouettes défient la vague et le nuage
Parfoi un goéland se pose sur le banc
Un laurier rose et poupre au bord du carénage
Semble fleurir dans l’eau , sous le baiser du vent.
Drisse ou bôme qui geint, crissements, cliquetis
Font un concert vibrant dont l’harmonie m’enchante !
Les voiles amenées dans un soleil rubis
Prennent des airs d’oiseau blessé.. d’aile battante.
Soudain un attardé vient fendre l’eau du port
Et va buter sans bruit à son quai d’amarrage.
Dans le soir qui s’allonge , au déclin rouge et or,
Le claquement de l’ancre a mis fin au voyage.
Alors , laissant tomber doucement le rideau
Je détourne mes yeux du monde qui perdure..
Je reviens vers mon lit, mon havre... mon tombeau..
..Et sous ma main, la roue du fauteuil est plus dure !