Elle a déposé sur ses cheveux un foulard sombre
A séché ses larmes, murmuré quelques mots
Etouffé un sanglot puis s’est perdue dans l’ombre
Des nuages lourds et noirs qui lui glaçaient le dos.
Ils ne te laisseront pas le voir Lena
Tu pourras supplier, implorer
Mais ils te refuseront ça aussi Lena
Tu auras beau serrer les poings et prier.
Elle a glissé doucement la main tout contre son cœur
Elle était là, elle l’a sentie, rassurée elle s’est calmée
Cette photo, c’est tout ce qu’il reste de son bonheur
Une mèche de cheveux et un peu de parfum sur l’oreiller.
Ne pleure pas Lena, ne pleure pas
Ils ont raison tu sais, il n’aurait pas voulu
Que tu gardes de lui cette image là
De ces brûlures immondes sur son corps nu
Elle ferme doucement les yeux, comme il était beau
Fier, noble, digne et souriant en tenue d’apparat
Au garde à vous devant l’immense et triste bateau
Juste avant qu’il ne s’embarque pour l’au-delà.
S’il avait pu savoir Lena, s’il avait pu savoir
Il t’aurait tendrement serré dans ses bras
Il aurait glissé entre tes doigts comme un espoir
La chaîne en or qui ne le quittait pas.
Aujourd’hui elle est seule et quand elle regarde la mer
Elle n’y voit plus qu’un gouffre béant , enfer et néant
Où dans un cercueil glacé et dur comme le fer
Dort son amour et leurs rêves d’enfant...