J’ai cherché la vie dans le grand froid des hivers norvégiens,
J’ai cherché l’amour dans la chaleur des déserts sahariens,
J’ai cherché la mort dans les grands soirs des idées révolutionnaires,
J’ai cherché l’enfant dans les forêts chimériques des contes imaginaires,
Je n’ai trouvé que la peur cristallisant les perles de pluies,
Je n’ai trouvé que la haine d’un soleil trop vengeur de la nuit,
Je n’ai trouvé que le noir qui me fait encore tenir debout,
Je n’ai trouvé que cette sorcière ricanant de mon corps si mou,
J’ai défié les bars pour mieux enfiler l’ivresse,
J’ai défié les amours en leur préférant le désir et la faiblesse,
J’ai défié des idées pour ne jamais mourir à genoux,
J’ai défié les rêves en croyant que je n’étais plus cet enfant si doux,
Je n’ai plus que des yeux globuleux : sombres cratères,
Je n’ai plus que la solitude qui me pèse des mots d’hier,
Je n’ai plus que mon poing levé qui menace les cieux,
Je n’ai plus que derrière mes paupières closes des rêves de vieux.