Lentement, les rêves se posent sur nos yeux endormis.
Sur mes lèvres vermeilles s’enflamment tes désirs
Et ma peau trop claire se brûle au ciel de tes envies
La nuit se fait nébuleuse rouge, source, éclat, plaisir.
Mais tristement, elle réveille et ensanglante les ombres
Surgissant d’un hier aux pigments effrayants de carmin
Quand les murmures sourds sanglotent dans la pénombre
La nuit devient ténèbres mornes, échec, peine et chagrin.
Quant les regrets brisent le présent et se vêtent de réalité
Les mots se déguisent d’abandon et de certitudes vaines
Et les maux rongent le corps et l’âme, spectres affamés
La nuit est passerelle hasardeuse, équivoque, incertaine.
Dans le vide glacé du manque le silence retombe
Sur les sombres songes consternés d’un avenir en partance
Dans l’isolement pesant de celui qui succombe
La nuit est souveraine au monde de l’absence.