C’était un soir de Lune, de lune creuse et noire ;
L’oreille des volets, rebattue par le vent,
Renvoyait au couchant la futile mémoire
Des soirs accompagnés de nos jardins d’antan.
Les soirées inspirées d’avant la solitude
Des pierres au chemin, qu’une main a semées ;
Nous étions devenus une belle habitude,
Deux cailloux sous la Lune, dans les cendres d’aimer.
S’asseoir dessous la Lune ; saisir la main du vent ;
Savoir tuer l’importune et funeste passion
De vivre pour mourir ; et pleurer doucement
Accoudé à l’aurore, en mémoire au frisson.
C’était un soir de Lune et le volet battait.
Ma raison recherchait un cœur à ignorer
Mais mon cœur, sans raison, à t’aimer se perdait,
Sous une Lune noire impuissante à briller.
Je sais l’heure d’avance où viendra le soleil ;
Où tes bras s’ouvriront pour une floraison ;
Mais je serai parti bien avant ton éveil,
Je te laisse ce mot au seuil de ta maison.
23 juillet 2007