Comme ton doigt posé sur ma bouche bavarde,
Je pose les scellés sur la rime et le vers
Sur la blanche insomnie et le monde à l’envers...
Il tombe de la suie, ma tristesse cafarde.
J’écoute ton chagrin marmonner sa complainte,
Je sais ta main fouiller aux plis de notre lit,
Le parfum de la taie où s’étouffe ton cri
Et son regret caché, égoïste à la plainte.
J’ai appris la lecture au chevet de tes yeux,
Murmuré les années en parlant sans rien dire,
Confié à ma voix une plume à écrire
Larmes et incendies, paroles et aveux.
Il tombe de la suie, ma tristesse cafarde
Sans raison ni folie, loin d’hier et demain,
Une envie de silence aujourd’hui en chemin
Comme ton doigt posé sur ma bouche bavarde.