Je crois avoir aimé,
Autant que j’ai pleuré.
Bouée d’éternité,
J’avais dans ton été creusé ma vérité.
Je crois savoir la femme,
Et allumer des flammes
Où brûlera son âme
En reflets d’ors ambrés dans ses yeux qui se pâment.
Mais ne crois plus en nous,
Lumière au fond d’un trou
Où s’effondre l’amour,
Ou le rêve d’un fou qui dévore le jour.
Aux caves infinies qui gisent sous nos tours,
La mémoire s’inscrit de nos pas sans retour.
Un fantôme esseulé enchaîné à la herse
Regarde les heures qui pleurent en averse.
Plus aucune main ne saisira ma main,
Désormais nulle part ne mène le chemin ;
Nulle part il n’y a de sœur à mon sommeil
Pour compter avec moi les flèches du soleil.
Mais partout, je le sais, mon pareil et mon frère
M’attendent à la porte ouverte sur le monde,
Me tendent une main qui tremble au vent immonde ;
C’est à eux que je dois mon cœur sur cette terre.
Je crois savoir l’amour au-delà de l’amour,
Je te donne une larme arrachée au velours
De nos nuits que tendait une toile à l’envers,
Où s’écrivait jadis le bonheur de nos vers.
Février 2006
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Un petit Blues d’hiver