Le premier jour s’est levé sur l’Afrique, entraînant avec lui les hommes, espoir d’humanité. Est-ce pour cette raison qu’ils sont les premiers à partir, subtilisés par l’ombre des trahisons..?
Des enfants jouent encore, ils sourient de plus belle, trop conscient de la fragilité des trêves lorsqu’elles ne relient plus au lendemain. Mais leurs rires ne masquent plus la grimace, la douleur et la nausée, cette odeur de sang-boue séchée.
Mon amie, mon aimée, ma douce mère au beau prénom d’Afrique, je verse ma colère à tes pieds. Ta nature profonde n’a pas changé, inconscient celui qui oublie que l’état second peut sourdre, à tout moment, au flanc de toutes collines.
Ta terre est rouge de latérite et de la chair de ta chair, le vent ne parvient plus à rafraîchir l’air souillé par les larmes amères de ces luttes fratricides, le vent aussi t’abandonne, la partie est truquée...
Qu’il est donc accablant de constater que la terre qui nous a enfantés est stérile d’un espoir trop mince et que ces rivalités assassines ne servent aucun des siens.
Afrique tu as raison de te battre pour ta liberté, mais elle passe par la solidarité, le partage et la voix de l’éducation. JAMAIS par celle des machettes et des canons !
Afrique ma tendre mère,
Je verse ma colère pour tes enfants et ceux du monde,
Ces enfants méprisés par les yeux haineux de ceux qui commanditent la honte.
Je pleure nos enfants qui ne sont que tristes souvenirs aux falaises du désespoir.
Je verse ma colère pour ces enfants perdus, pour leur famille, qui n’est autre que la nôtre..!
Belle et mystérieuse Afrique,
Noire et tellement lumineuse,
Le premier homme au premier jour,
Depuis la nuit des temps,
Jusqu’au dernier jour...
Aujourd’hui, est déjà si tard...