Comme un noyau usé de cogner les muqueuses
Le train l’a recrachée
D’amertume vêtue, grisaille
Voyageuse,
Sonate de tristesse
Sur un quai desséché.
Le printemps la dédaigne et Maria
S’éloigne
De ces regards pressés
Qui ne la verront pas, transparence
Blessée.
Tu te craches, Maria, tu dégueules ton âme
Tu te caches, tu te brises
Tu aiguises
Tes larmes.
T u n’es plus cette pulpe qui
E xcitait ses sens
L èvres contre sa bouche
E t souffle dans le sien..
C aresse de sa langue
O urlant de chair et d’ombre vos pleins, vos creux
M elés....
M aria, tu te perds, le vide télécommande,
A spire ton errance, et te bouffe la vie..
N e cours plus Maria, ne fuis plus.
D emi-tour, Maria, retourne sur le quai
E t prend le premier train qui saura te cracher
Comme un noyau usé,
Cognera tes muqueuses
Sur l’amertume grise
De ses rails desséchés....