Il est là, seul et vieux. L’unique banc du square
Qui accueille son dos est comme ces odeurs
Autour desquelles nait le cercle des bien-nez.
Il est là, seul et triste, son voile de regard
S’efforce d’ignorer le mépris des flaneurs
Aux gestes qui évitent, aux détours distingués.
A ses pieds les oiseaux que plus rien ne dérange
Picorent les pépites tombées de sa vie
Effritée dans le vent comme pain désséché.
Le désert de la ville roule ses chants étranges
Mais lui ne bouge plus. Il n’entend plus le bruit,
Et les cris des enfants qui font mal à crever
Quand on est vieux depuis
Si longtemps ou toujours....
Sa main pend, doigts ouverts, puis elle se détache,
Va rejoindre les miettes
D’indifférence muette.
Il est là, seul et mort. Personne ne s’attache
A lui fermer les yeux
Au vieux......
13/09/2004
Oublié.....