Ce soir, un plume et un sang d’encre...
Je vois Delphine sourire d’avance,
en allant nous préparer une joyeuse sang-ria.
Je lui réserve pourtant,
une surprise piquée au sang...
Songeant à nos amis hispanophiles,
j’aurais pu parler de ce guerrier filiforme,
qu’ils affectionnent,
ce ’saigneur’ au sang froid,
pourchassant ses chimères,
au gré du vent,
moulinant l’air fièrement,
suivi de son écuyer au sang-cho.
J’aurais pu.
J’aurais pu parler aussi,
de ces créatures de chair, de sang et de volupté,
qui nous mettent le feu aux joues avec leurs belles plumes.
Vous dire que j’aime le sang des flamboyants,
celui des fruits gorgés et du couchant en été.
J’aurai pu.
S’il n’y avait cette fenêtre ouverte sur le monde...
Et je suis là, muet, tremblant,
devant le sinistre reflet de sang de nos écrans...
Non, décidément non !
La patrie c’est la terre,
pas le sang versé,
pour d’exécrables raisons,
et le confort de quelques cons !
Depuis que j’ai atteint l’âge où le sang bouillonne,
mon sang n’a pourtant cessé de se glacer...
Tous ces buveurs de sang,
qui mettent le monde à feu et à sang,
ces vampires qui transforment notre sang en or...
Preuve par l’absurde que le sang a toujours été
le prix la violence et de la lâcheté !
Où coule-t-il tout ce sang répandu,
qui rougit la terre de honte ?
Il s’en va gonfler les rangs des cœurs purs,
qui bientôt réclameront,
le cri du sang !
Frères de sang,
c’est l’heure, le moment !
Rassemblons-nous, descendez en rue et courez !
Formons une marée humaine, un seul flot de sang,
qui convergera vers le cœur des villes,
insufflons un sang nouveau à la Vie !
Tout ce sang qui culbute nos cœurs,
Et qui bat nos tempes...
On leur fera payer tout ça !
De leur propre sang !
Au nom de nos pères et de nos enfants,
dont nous sommes le sang,
au nom de tous ces drapeaux souillés, sanguinolents,
rassemblons-nous, nous qui sommes liés par le sang,
qui sommes du même sang,
d’un sang illustre,
celui de la liberté !
Et vous qui nous regardez du haut de vos tours,
l’œil torve et le teint sanguin,
écoutez cette rumeur qui gronde,
c’est le rythme de la vie dans le sang,
Ecoutez ces cœurs qui battent,
écorchés à sang !
Du sang frais pour vos canons,
vous qui avez, non le métier dans le sang,
mais le sang des autres comme bien funeste métier !
Il est temps d’exterminer ceux qui souillent nos drapeaux,
quiconque répand, sous de fallacieuses raisons,
par plaisir ou par profit le sang des hommes !
Ils ne croient qu’au sang qui coule,
ignorent les pleurs.
Vampires insatiables !
Le sang n’a-t-il pas assez gorgé vos banques ?
Cette rumeur qui sourd est la voix du sang,
assassinée, elle est incapable de se taire,
le sang qui coule et qui se mêle,
d’où naîtra une nouvelle génération de sang-mêlé,
qui refuseront de se soumettre à la loi du sang !
Marchons !
Marchons !
Que leur sang impur jaillisse des trachées,
et abreuve leurs tranchés !
Messieurs les marchands,
nous ne nous arrêtons pas au premier sang !
Votre sang poissé nourrira notre terre,
comme un parfait fumier !
Il n’y a aucune gloire à dieu dans vos guerres !
Il n’y a que ruines et désolation,
industries et pognon,
veuves et destruction,
il y a,
il y a,
il y a le sang de nos enfants !!!
À combien estimez vous le sang d’un innocent ?
Et pour tant de gouttes de sang versées,
que valent à vos yeux nos quelques larmes ?
Ignorant que vous êtes !
Bien plus que toutes vos richesses,
arrachées à la détresse,
dans chacune des larmes versées,
se cache un immense espoir !
Contre lequel vous ne pourrez rien !
Pour vous, il est déjà bien trop tard !
Toute l’eau de la mer ne suffira jamais,
à nettoyer le sang versé,
le sang se lave avec des larmes...
Les prochaines seront les vôtres !
La liberté aura les mains rouges,
Rouge sang !
Glo-bul
P.S. : S’il vous plaît, n’oubliez pas de donner régulièrement votre sang.