Livrée à elle même
Une larme aux bords des yeux
Nona ne goûte plus les petites joies
Dispersées aux quatre vents
Il est trop tard pour elle.
Morosité perpétuelle
Accrochée comme du lierre
Rampant tel un cancer
Dans son cerveau usé
Il est trop tard pour elle
Minée par les ennuis
Elle vomit ses maux
Rongée de douleurs
Criant ses mots au monde
Râle dans la nuit sans lune
Elle écrit encore un peu
Dans un petit carnet
Il est trop tard pour elle
Jamais, oh non ! Jamais
Elle ne sera heureuse
Un maléfice lui a été jeté
Don d’une sorcière jalouse
Il est trop tard pour elle
Voulant partir ailleurs
Elle prend des médicaments
Ne mourant pas pour autant
Dans un lit d’hôpital
Rageant contre elle même
Elle regrette son geste
Dans un moment de faiblesse
Il est trop tôt pour elle
Sourire d’un enfant
Au bord de son lit
Moment de tendresse
Elle reprend un peu d’espoir
Dans les yeux du petit malade
Il est un peu tôt pour elle
Dans la ville, elle marche
Il est l’heure de renaître
Marchant vers demain
Accrochant un peu de soleil
Nona se nourrit de ses rayons
Convalescente, elle remercie
Heureuse, l’enfant des miracles
Enfin, elle est prête à vivre