La petit matin béjaune
a brisé sa coquille
et piaille.
Déjà les serments sont morts
et l’angoisse emporte mes lèvres,
banquise matinale,
de larges pans de souvenirs
s’en vont à la dérive,
un adieu planté au cœur
je saigne un long cri blême
palpitant de larges ondes
vers les traces de ta présence.
Au gué sur tes mensonges,
sur les galets félons de tes mots insensés,
rêvant que tu me tends la rame de tes doigts
tièdes encor de nos élans d’hier,
j’aborderai peut-être
l’île des esseulés,
là-bas, où ma tête déjà repose
seule,
sur le sable orangé..