Différent, ainsi tu es né
Trente-cinq levers de soleil gris ou éblouissant
Ont couvé tes jours improbables de maladroites impressions.
Qui es-tu, nul ne le sait
Ni ton frère, ni ta sœur,
Ni ton père absent
Emporté sous des cieux plus légers
Ni même moi la mère qui t’a engendré
Tu restes différent
Un étranger connu, mais absent
Sourires de tes plaisirs
Tristesse de tes peines
Des paroles absentes
Assis, couché ou debout, ailleurs tu résides
Dans un monde différent
Rien qu’à toi
Ton regard fixé dans un lointain absurde et insaisissable
Tes mains qui se tordent
Indépendantes de ta volonté si fragile
Ou abandonnent et demeurent inertes
Accrochées au bout de tes bras
Quelques pas à droite t’emportent
S’écartent ensuite de ta route
Pour enfin oublier
Où tu voulais aller
Mais qu’importe le lieu
Le monde à tes yeux est uniforme
Le soleil tu le sais fait mal aux yeux
Tu te couvres de laine
Quand un froid trop vivace, annonce l’hiver froid.
Même ton âge est différent,
Les années d’un temps écoulé en minutes et en heures
Sont trop longues à tes vœux
Tu restes pour toujours un enfant dans ton cœur.
A.M.