L’oublier d’un sourire
L’aube se reconnaît à son faible murmure
Et le masque du jour soulage la blessure
Qui, au soir descendu, éclaire le chagrin
Plus brûlant qu’un soleil au plus haut du chemin.
Lorsque naît le matin, avec lui naît l’image
Le vide déguisé, le fard et le mirage ;
Se cache la laideur dans l’impasse du jour
Avant de commencer un lent compte à rebours.
En un jardin secret, au bord du crépuscule,
L’astre de la nuit bleue, en triste préambule,
Pique de ses doigts froids l’armure et le tourment
Et brise les maillons de la chaîne du temps.
Se laisser emporter sur l’aile du zéphire
Et ce qui fait souffrir, l’oublier d’un sourire
Lequel disparaît sous la frêle lueur
Au silence d’une joue où perle la douleur.
© Avril 2019
"Clair-obscur"