Souffle perdu
Il est des matins gris où le bonheur s’absente,
Où les rides du temps creusent de noirs sillons
Sur les lignes vieillies d’opaques horizons
Où depuis trop longtemps le soleil s’impatiente.
Le brouillard et la peur, sous les paupières closes,
S’alarment des noirceurs de la séparation,
Ce passage ténu entre amour et raison
Où pâlissent encor des lumières moroses.
Quand s’échappe la vie et s’étreint le silence,
Que la clarté du jour détourne le regard,
Faut-il suivre l’obscur où vit le cauchemar
Du voyage martyr vers l’oubli et l’absence ?
Nombreux sont ces matins où le ciel rend son âme,
Où présent et passé relient les souvenirs
De joie et de souffrir à de vains devenirs
Quand le souffle perdu n’attise plus la flamme.
© 2017