Je sais, petit soldat, que sous ton air farouche
Se cache quelque part un cœur d’enfant perdu !
Ta mère violée et ton père pendu
Ont fait de toi celui qu’aujourd’hui rien ne touche…
Pour être un jour un homme il faut nourrir la bouche,
Vieux proverbe africain tant de fois entendu...
Je sais, petit soldat au ventre distendu,
Que la guerre est pour toi le manger et la couche…
Tu n’es pas né tueur, pauvre gosse qui fuit
L’horrible cauchemar d’une putain de nuit
Où la mort sans raison souffla ta bonne étoile.
Sans trop savoir de qui tu portes le flambeau
Tu veilles sur ton arme, enroulé dans la toile
Qui demain servira de linceul et tombeau…
Octobre 2011