Le ciel était plus bleu, le serre était moins haut
Et la pluie qui tombait était fraîche à ma tête,
Les genêts des vallons étaient toujours en fête
Le jour qui se levait baignait un temps nouveau.
Le valat fredonnait les murmures de l’eau
Le long des bancels bleus où chantait l’alouette
Les doux soupirs du vent dorlotaient la chambrette
Où je rêvais souvent, le front sur le carreau.
Le jour était plus clair, la nuit était moins sombre
Et l’aube des journées ne cachait jamais d’ombre.
L’avenir nous tendait des bras de fiancée...
J’ai beau lever au ciel des mains encor avides,
Sur les pastels du temps la couleur s’est fanée,
Le miroir des années s’est plissé de mes rides...