Arrachés à l’Afrique, embarqués à Gorée,
Parqués dans l’entrepont où régnait la terreur,
Enfants de la savane ils découvraient l’horreur
Des barres de justice à l’entrave exécrée…
Quand le marteau d’ivoire annonçait la curée
Sur les quais d’outre-mer où trônait le planteur,
On les faisait bétail offert par l’armateur
Qui ne voyait en eux que fortune assurée.
Vendus au mieux offrant, marqués à vie au fer
Du sceau de l’infamie, ils ont connu l’enfer
Au nom du Code noir et de la Colonie.
Dans bien des ports de France aux vaisseaux meurtriers
On a maudit Schoelcher quand, la traite bannie,
Prit fin, c’était hier, le temps des négriers…
Janvier 2012