Pommes rouges tombées sur le dos de l’automne,
Pommes douces ridées que le vent a fait choir
Sur le pré tout jauni où l’hiver va échoir,
Pommes, vous égrenez la saison monotone.
Aiguilles des sapins aux vesprées qui frissonnent,
Aiguilles tourmentées, il vous faudra déchoir
Et laisser dénudés vos innocents perchoirs
Pour les petits oiseaux que le vent désarçonne.
Et toi, pauvre âme nue qui n’a pas de manteau,
Que la morte saison serre dans son étau,
Et toi, vieux cœur dormant au coin ridé de l’âtre,
Vous aussi vous tremblez quand vient le vent mauvais,
Quand la veillée s’étend sur des soirées grisâtres,
Et que le temps passé vient me dire où je vais...