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A Vous...En marge des jours... A Claude B. (5)
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> A Vous...En marge des jours... A Claude B. (5) 13 mai 2005, Cléo IP:42697e1a1263431b
Tu rebondis sur le hasard, Viviane, avec délicatesse.
Le livre se déroule comme miroir de poche : l’autre qui donne à lire à celle qui écrit, qui donne à lire à celle qui écrit qui... Je souris Viviane, de ces mots gigognes, qui déroulent leur sens pour toi tout en donnant du sens pour moi.
Je m’interroge sur tant de choses : pourquoi cette mère et ses comportements déviants (elles sont si nombreuses, hélas !) pourquoi cet attachement de l’enfant au bourreau (par rapport au passage "Il y a quelques temps, P.-M m’a téléphoné, résigné à ne se rendre chez sa mère que seul..."), pourquoi ces stigmates de vie que l’on traînent, lourds sont nos pas, dures les chutes... Je m’interroge et je n’ai jamais de réponses, quelques gestes de survie seulement.
Tes lettres sont d’une grande intensité Viviane d’une profondeur sans demi-mesure. Elles sont riches de sens et aident à se poser là, attentif à l’autre, attentif à soi et elles mènent loin, très loin.
Au delà, l’histoire de ces deux êtres, toi et le médecin est captivante... comme peut l’être la relation entre deux êtres faits pour se rencontrer et qui renvoit par son concept même, c’est certain, à la relation "mère-enfant" dans ce qu’elle devrait être : "une aide à l’épanouissement."
Et l’on y retrouve toutes les passions, les émotions, les réactions qui font à la fois la texture de cette relation première et dans un même temps ce qui en "parasite" l’issue.
Ces lettres sont formidables à bien des niveaux Viviane, et je pèse mes mots.
Merci encore
Cléo
> A Vous...En marge des jours... A Claude B. (5) 14 mai 2005, Viviane IP:fcb52eb1a56c5862
Je suis super heureuse de ta lecture, Cléo, car ces lettres me libèrent et sont en train, minute par minute, d’installer ma relation à cet "Autre" qui ressemble tant à Claude dans un espace stable, doux et paisible. Dans la mesure où j’ai déjà compris que cet Autre a fait ce qu’aurait du faire ma mère, m’autoriser la parole. Il m’a rendu le droit de l’écrit, m’a ouvert les portes de l’écrit qui m’avaient été si longtemps fermées, et je lui en tiens une reconnaissance infinie.
Pourquoi retourner vers le bourreau ? je crois que quand on a été si malmené, on espère que le bourreau va comprendre et se racheter. On espère qu’il saura saisir la main et la chance et renverser l’histoire, on espère entendre enfin ce qui n’a jamais été dit.. je ne sais. Pourquoi tant de déviances chez les mères ? Elles héritent une longue histoire dont elles ne sont qu’un maillon involontaire. J’ai eu très jeune conscience d’être au bout de la chaine et de devoir travailler de toutes mes forces à la rupture de cette chaine pour ne pas reproduire avec mes propres enfants. j’y ai été aidée par mon mari qui a su être critique et sans concession lorsque je reproduisais le schème maternel. En ce qui concerne la relation au langage et ses séductions.. à explorer encore. Merci de ta visite qui me fait vraiment plaisir.