Je ne pense pas avoir fait de fautes, j’ai été comme j’ai toujours été. Je ne peux et ne veux me changer, c’est ce qui a causé ma perte. Je t’ai connue à un moment décisif de ma vie. Ce n’était sans doute pas le bon. Je n’en sais rien. Mais c’est ce qui a fait que nous en sommes là aujourd’hui.
Je tiens à toi, toi qui m’as tant apporté. Tu m’as redonné le goût de l’écriture, perdu depuis des années. Tu m’as apporté de la joie, des moments de bonheur. Aujourd’hui, j’ai des souvenirs plein la tête, et, quand j’y repense, je ne peux m’empêcher de sourire. Tous ces fous rires, tous ces délires, tout ce temps passé ensembles... Ca avait bien commencé non ? Tu t’en souviens ? Tu ne m’as pas plu tout de suite. Tu ne m’évoquais rien, juste une connasse parmi les autres. Pourtant, par la suite, nous ne nous sommes plus quittés. Etait-ce un tort ? Sûrement pas. Toutes ces ballades, tous ces moments d’échanges et de discutes... Je n’avais pas connu ça depuis fort longtemps.
Malheureusement cette vie nouvelle, dans laquelle j’avais placé tant d’espoirs me ramena à la réalité. Cette réalité que j’avais fuie pendant deux années. Je ne me sentais toujours pas prêt à l’affronter. C’est pourquoi je me suis accroché à toi, toi avec qui j’étais si bien... Jusqu’au jour où tu en as eu marre. Ce jour-là, je ne le compris pas. Marre de quoi au juste ? Comment pouvais-tu t’être lassée de moi alors que j’aurais tout fait pour toi ?
C’est justement ce qui t’a lassée, je le sais aujourd’hui. Je voulais en faire plus, toujours plus, pour fuir mes problèmes, loin, toujours plus loin. Pourtant je l’ai su depuis le début que toi et moi ça ne pourrait pas coller. Je l’ai toujours su mais ai préféré la facilité. Pourquoi affronter ses problèmes quand on a la possibilité de penser à autre chose ? Maintenant je sais ce que j’y ai gagné : rien. A vouloir gagner du temps, on ne fait que repousser les choses, et le réveil fait très mal, encore plus mal même. D’autant plus qu’en me retrouvant à l’hôpital, il y a maintenant deux semaines, je n’ai vu que toi, je n’avais toujours pas compris ou ne voulais pas voir que mon problème était ailleurs.
Alors je me suis accroché, plus que jamais à toi. J’ai mis ma fierté de côté, sombrant dans une pathétique déprime. J’ai fermé les yeux sur moi, ai fui à nouveau la réalité et me suis fixé sur un nouvel espoir, tout aussi faux que les précédents. Je nous imaginais, toi et moi, de nouveau réunis.
Aujourd’hui je t’ai comprise. J’ai mis le temps, je sais. Je ne me cherche plus d’excuses. Je t’ai perdue, c’est ainsi. J’ai arrêté de me dire qu’on n’en serait pas là si j’avais fait telle ou telle chose. Je suis content de ce que j’ai connu. Quand je repense à toi, à tout ce qu’on a vécu, je pense que c’est bien. Bien sûr, j’ai un petit pincement au cœur, mais pas de regrets, aucun. C’était une étape nécessaire de ma vie.
Maintenant je te vois comme celle qui m’a ouvert les yeux. Tu m’as beaucoup influencé mais pas changé et c’est tant mieux. Je ne veux plus changer pour toi. Je suis ce que je sais, ce que tu as appris à savoir, même sous mes formes les moins agréables. Pour cela tu m’en vois désolé.
Je suis quelqu’un de jaloux, possessif même. Je le sais. Je ne te demande pas de l’accepter, et je ne veux plus te l’imposer. C’est un de mes traits que j’aimerais pouvoir changer, mais je ne le ferai pas pour toi. Je sais que je t’ai lassée, du moins je le pense et je l’espère. Je l’espère parce que je ne veux pas te revoir. Je suis las de toi aussi. Pourtant je tiens à toi. Mais il y a un problème de taille : tu me manques. J’ai passé trop de temps avec toi, tu es devenue une habitude. Or l’habitude entraîne la routine, alors nous nous reverrons, si tu le veux bien, quand je n’aurai plus besoin de toi...