Ecrire n’est pas parler : d’évidence je ne dis rien du tout puisque j’écris. Le titre est un pléonasme. ” Ne rien dire du tout pour écrire” serait plus approprié.
Il faut quand même essayer de percer la signification de ce titre pour justifier le temps perdu à écrire ce texte et vous à le lire.
C’est une question de définitions : lorsque le sens de chaque mot sera précisé, l’ensemble sera beaucoup plus compréhensible.
Tu parles ! … euh, non, je noircis du papier.
Allons-y.
Avant tout, qui est à la fin, il faut cerner la signification de rien dire pour savoir de quoi j’écris, car en ce qui concerne écrire, tout le monde sait ce que ça veut dire même si ce n’est pas parlant.
Commençons par rien. Un paragraphe blanc aurait suffit.
Hélas, c’est forcément déjà quelque chose puisqu’on peut l’écrire. Il est même possible de le dire facilement comme tout.
Disons que rien, c’est bien moins que tout mais c’est plus que rien du tout, même si tout mène à rien. Voilà qui éclaire.
Quant à dire, c’est une façon de parler. Vous voyez ce que je veux … exprimer ?
En l’occurrence, dire s’écrit aussi comme un rien même si on n’en pense pas un mot du tout. Mais attention, tout n’est pas bon à dire qui se méfie de son goût amère qui ne dit vraiment rien dans la bouche.
On en revient encore et toujours à ce rien qu’écrire rend incompréhensible puisque chacun l’entend à sa façon, même si lire n’est pas écouter. Difficile de tout dire de rien.
Reste tout. Inutile d’essayer de le cerner, il est trop vaste.
Et puis, après tout il n’y a rien dans le titre. Juste un point.
Au fond, tout est facile à comprendre : c’est ce que l’on n’a pas, même si parfois on y comprend rien. Bizarre : on peut avoir rien mais on ne peut pas avoir tout.
Finalement, il se suffit à lui même et il vaut mieux ne rien dire de tout. Il est dans les non-dits.
Autant s’en remettre à eux, quoique on ne parle jamais des non-écrits. Mais pour quelle raison n’ont-ils pas voix au chapitre ?
Ah, si tous les non-écrits pouvaient s’exprimer !
On saurait enfin à quoi ça sert d’écrire pour dire quelque chose alors que chacun comprend tout autre chose. C’est tout dire.
Et ce n’est pas rien.