Au détour d’un regard en coin
Une blonde me tapa dans l’œil
(En espagnol : Una blondasse me tapas en el Ojo)
Le gauche qui plus est...
Il fut pris de frénésie et chavira
Au point de me faire tourner de l’œil.
Le droit fort contrarié de la sécession
De son compère (loriot) lui tint à peu près ce langage :
Marche tout droit,
mon gars.
Cette fille là,
Elle n’est pas pour toi.
Le gauche tout absorbé qu’il était par sa vision angélique continua de débloquer refusant à tout prix de rentrer dans le rang.
Tant et si bien que le sot que je suis chut. Des alentours on accourut avec forces cris et hurlements, le passant croyant que je m’étais ouvert la calebasse (s’ouvrir la cale basse ne signifie pas défaire sa braguette) tout ce raffut me donnait le vertige et dans la confusion je m’exclamais :
Malice, ma déesse elle...
Elle est partie pauvre couillon rétorqua l’œil droit qui dignement tentait d’aligner le trottoir avec le caniveau.
Petit à petit, le calme revint et une personne sensée sonna le glas en appelant les pompiers en composant le cent dix huîtres, deux cent dix huîtres, numéro bien connu des sirènes du port d’Alexandrie.
Finalement arrivèrent de beaux jeunes hommes grands et forts. Surtout un qui me demandait comment je m’appelais, où j’habitais. Je le voyais bien venir même avec un œil qui disait merde à l’autre depuis qu’ils s’étaient fâchés. Il me draguait, j’étais tombe sur un homme du feu des YMCA et nul doute qu’il en voulait à ma cale basse. D’ailleurs quand je vis ses mains (au nombre de 4) s’avancer vers moi je reculais l’œil exorbité Je dis l’œil, parce que seul droit s’exorbita. Le gauche avait tendance à sexe orbité dans la cale basse, trop content qu’on vienne le mater, voire le tâter.
Bref, j’avais un pépin et un gros. Rien à voir d’ailleurs avec un pet peint, qui comme chacun le sait est un vent couleur de fiel. Illico presto me voilà donc enfourgonné dans un beau camion rouge qui démarra en flèche en faisant pimpon. Heureusement que j’ouvrais l’œil, et le bon car je soupçonnais le pompier des YMCA d’être en train de colporter sur mon compte, au travers des ondes, des choses très déplaisantes.-----
10 15, nous partons pour les 15 20. Le sujet, un homme de (bruit de feuilles, le salaud il m’a peloté et il a déjà oublié mon âge, me dis-je in petto) 47 ans. Conscient à notre arrivée ne sait pas ce qu’il lui est arrivé...
Crachouillis... Une voix lointaine demande
Nausées ? Vertiges ?
non aucun trouble...
Histoire de le faire mentir, je m’adresse à son collègue :
je me sens pas bien, ça tourne, je vais vomir. J’imite alors à la perfection l’ivrogne et j’y vais d’un haut le cœur à faire rendre un bataillon de grévistes de la faim.
Avec la peur bien visible que je lui tache son pantalon aux plis impeccable, le compère me dit, en me tendant un vomi bag :
tenez, prenez ça, on est bientôt arrivé. Effectivement à peine termine t-il sa phrase que le camion stoppait pendant que je rendais...
La porte coulissante s’ouvrit bruyamment et mon copain le gai pompier me voyant rendre tripes et boyaux eut un geste de recul en me voyant faire.
Bien fait, comme ça tu iras en draguer un autre me dis-je une nouvelle fois.
Bon il allait falloir que je me surveille cela faisait la seconde fois de suite que je me parlais à moi même, comme si avoir un globe trotteur était un signe de sénilité. Je faisais exprès d’en rajouter un peu en me pâmant dans ses bras musclés tandis qu’il me collait les fesses dans un fauteuil roulant. On aurait pu croire qu’il avait le feu aux fesses ou bien oublié le lait sur le feu, tellement il se hâtait de m’emmener vers les urgences. Comme quoi si l’amour rend aveugle, pour un borgne tel que moi, sa passion fut un feu de paille sans conséquences.