Fred !
Quoi ?
On nous regarde.
Ils s’écartent, les sens aux abois. Le parc semble tranquille. Un peu plus loin, des mémés papotent. De là où elles sont, elles ne peuvent les observer sans se démettre une vertèbre. Un jeune couple joue avec un petit bonhomme qui ne doit pas avoir plus de trois ans, des jeunes et des moins jeunes passent de temps en temps sur le chemin en contrebas au rythme soutenu d’un footing laborieux.
Elle se retourne. Derrière eux, le buisson a frémi, des bruits de feuilles froissées puis tout à coup deux oiseaux s’envolent et plus rien, si ce n’est la brise légère qui agite doucement le feuillage.
Mais t’es parano, ma puce, y’a personne.
Fred attire Suzie contre lui, essayant de se rappeler précisément ce qu’il allait faire lorsqu’elle l’a interrompu.
Suzie l’écarte de nouveau.
Je te dis qu’on nous épie, là-bas derrière le chêne, j’ai vu quelqu’un.
Fred se lève d’un bond, il fait le tour du banc, scrutant avec une attention non simulée les abords. Il chantonne une comptine « ..... De m’épier Pépita pourrais-tu te passer.... »
Suzie tu te moques de moi, personne ne nous observe.
Le charme est rompu, les deux jeunes gens s’en vont manifestement dépités.
Les mémés les regardent passer puis reprennent leur conversation.
Le moustachu sort du fourré. Les cheveux en bataille, l’air goguenard. Un carnet à la main, une guitare en bandoulière et la pipe au bec.
Il faudrait tout de même qu’il la termine, cette foutue chanson !
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Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics, bancs publics, bancs publics....
Texte revu et corrié le 31/01/2008.