Ce premier décembre 1955, quand Rosa Parks refuse de céder sa place assise dans un bus à un homme blanc dans une ville d’Alabama, elle ignore que son geste sera déclencheur du réveil et de la lutte des "afro-américains".
Déjà, le lecteur assidu aura un haut-le-cœur. Pourquoi, au pays de l’oncle Sam, se proclamant ‘champion de la liberté’, doit-on qualifier le citoyen par son origine ?
Et si l’on parle des origines, comme d’un ‘droit’, qu’ont-ils fait aux "native americans" ?
Les ‘esclaves’ quelque soit l’endroit où ils furent emmenés, ne sont ils pas autant pionniers que les colons ?
Je suis littéralement effaré, depuis le 5 novembre, dès la diffusion de l’information, on n’entend plus que cela : "un noir à la Maison blanche"... Il lui manque une case ou quoi à l’oncle Sam ? (celle de l’oncle Tom ?).
Mais c’est l’ensemble du monde qui est devenu fou : Barack Obama n’est-il pas aussi blanc que noir ?
Tout se passe comme si un caractère génétique devait prendre le pas sur l’autre au lieu de se réjouir de l’harmonie que le mélange apporte et de "l’union" qu’elle symbolise ?
Et quoi, une goutte de sang africain suffit-elle a polluer le "bon blanc" ?
Quand je vous disais que tout ceci est écœurant !
Et quoi ? Qui du ’noir’ ou du ’blanc’ a des gènes dominants ou récessifs ?
Et si vous voulez mon avis, c’est le blanc, dominant, qui est répressif, répulsif...
(Ne dit on pas "où il y a Eugène, il n’y a pas de plaisir ?").
Au-delà de tous ces clichés bichromes d’un autre âge, Barack Obama n’est-il pas simplement l’un de nos frères et le symbole de l’espoir ? N’est-il pas un des représentants de la race des vainqueurs, la seule qui survivra à toutes nos croyances : celle des métisses..!?
Et nous revoilà avec Rosa, 42 ans, couturière de son état, elle est secrétaire de l’association nationale pour le progrès des gens de couleur et se retrouve ceinturée de flics (blancs s’entend), puis envoyée en prison par un juge (blanc s’entend) en écopant une amende de 14 dollars.
Un pasteur du coin, Martin, futur prix Nobel de la Paix, assassiné depuis par le pays donneur de leçons de démocratie et des droits de l’homme, se réveilla le lendemain matin et, comme d’autres, se révolta. Il incita au boycott des transports en commun, celui-ci dura 381 jours... Mais il faudra attendre près de 10 ans pour que la loi fédérale sur les droits civiques mette fin à la discrimination dans les lieux publics (1964).
Le 4 avril 1968 Martin est assassiné.
Rosa meurt le 24/11/2005 à 92 ans, lors de son inhumation, Kwame Kilpatrick, un "afro-américain", lui a rendu cet hommage : "Elle s’est levée en restant assise. Si je suis ici, c’est uniquement grâce à elle".
Rosa n’a jamais pu croire et admettre qu’elle était et restera le symbole, "la mère", des droits civiques aux U.S.A. Elle ne s’est jamais perçue comme icône, elle voulait simplement être respectée et considérée comme un être humain, au même tire que les ‘décolorés’... (L’histoire est étrange, pourquoi elle et pas les autres qui, avant elle, ont eu droit au même traitement ? Question de médiatisation ? Personne ne le saura jamais).
Mais il faut reconnaître que c’est à partir de ce moment là que des mouvements sont sortis de l’ombre et se sont affichés publiquement, dont les ‘black panther’.
Encore une belle légende que ces militants là.. On se souvient des points levés gantés de noir de certains athlètes aux jeux Olympiques de Mexico en 1968.
[Il est intéressant de relever le lien des Black Panther et des hommes léopards d’Afrique. Bien entendu ces derniers n’étaient qu’une bande d’assassins mais qui devint, au fil du temps, le symbole (blanc s’entend) de la quête de la liberté. Et ceci mériterait un exposé plus approfondi. Un autre soir peut-être.
Contrairement à l’idée reçue, point d’incitation à la violence chez les Black Panther. Leur programme politique vise essentiellement à la liberté et à l’égalité : il appelle à l’alliance et à la coalition tous les gens et toutes les organisations qui voulaient combattre le pouvoir qui ne respectait pas leur humanité sous prétexte qu’ils sont noirs, jaunes et encore moins rouges...
"Nous ne combattons pas le racisme par le racisme. Nous combattons le racisme par la solidarité". Il s’agit d’une lutte de classe et non d’une lutte raciale, malgré un racisme clairement ‘institutionnalisé’ à l’époque.]
Mes biens chers sœurs, mes biens chers frères, j’ai le plaisir non dissimulé de vous annoncer que nous sommes tous noirs...
On est loin d’avoir tout découvert sur l’origine du monde mais l’état actuel de nos connaissances me rassure et me renforce dans la conviction que la "fraternité" est la plus noble des valeurs, mère de toutes les autres.
S’il existe plusieurs théories de l’expansion des ‘Homo-machins’ vers l’homme moderne, la plupart des scientifiques s’accordent sur l’origine du berceau de l’humanité qu’ils situent en Afrique. (Tanzanie où Mary et Louis Leakey ont découvert en 1961 un "homo habilis" qui serait notre plus vieil ancêtre identifié : 3 millions d’années).
Alors quoi ?
Ne sommes-nous pas piégés par la plus formidable arnaque depuis l’origine du monde ?
N’a-t-on pas ‘blanchi’ Adam, au nom de l’idéologie coloniale ? (Paraît, mais j’ai pas pu vérifier la source lue, que le sens de ADAM serait "noir" en langue arabe).
Ou au nom de l’idéologie des "Pères blancs" ? Parce que je reste convaincu que les religions divisent alors que la spiritualité et la croyance peuvent rassembler...
Plus simplement, ne sommes-nous pas une seule et même famille ? Et les différences raciales ne se résument-elles pas à de simples délires ’fomentés’ par des hommes fous (blancs, s’entend) ?
En tout cas moi, je suis fier de faire partie de ces nègres partis (même sous le statut d’esclave, ils n’en ont que plus de mérite) conquérir le monde, aveuglés d’idéaux que nous étions, que nous sommes encore !
Barack Obama, un "afro-americano-americain", aussi blanc que noir, est élu et l’on peut espérer que la donne va changer...
But I had a dream. j’ai fait un drôle de rêve et j’espère qu’il ne se réalisera jamais.
J’ai rêvé que des hommes (blancs), tapis dans l’ombre, parce qu’ils ne veulent pas perdre une chance de mettre main basse sur le pétrole irakien, ou qu’ils veulent s’enrichir encore plus en vendant des armes aux familles, d’autres fous coiffés de cagoules, ..., fomentent déjà le cinquième assassinat d’un président américain. (A.Lincoln en 1865, J.Garfield en 1881, W.McKinley en 1901, JF.Kennedy en 1963).
Frères humains qui après nous vivrez, n’oubliez jamais cela, n’oubliez jamais ceux là, les Rosa, les Martin, les Nelson, et tant et tant d’autres sur tous les continents, qu’ils soient noirs, rouges, jaunes, bleus, verts ou simplement ‘roses’... emprisonnés ou morts pour avoir défendu cette simple idée : "Liberté, Egalité, Fraternité"...
Et merde au "affreux-américains", aux "affreux-tout-court", à tous ces fous qui prônent le contraire !