Depuis l’affaire de Roncevaux où les Vascons taillèrent en pièces l’arrière garde de l’armée de Charlemagne, affaire qui remonte à l’an sept cent soixante dix huit (après J-C pour ceux qui auraient un doute) et où le Preux Roland perdit la vie, les Pyrénées, vieilles montagnes de France, n’avaient jamais autant fait parler d’elles que ces derniers temps.
Cela a commencé par les histoires d’ours. Tout d’abord la mort de Cannelle, tuée par un chasseur maladroit ou mal intentionné qui laissait seul un ourson dans la nature à l’approche de l’hiver, déclencha les passions et la polémique ; ensuite les différentes attaques que subirent (et subissent toujours) les troupeaux, attaques imputées aux ours et parfois aux loups selon les régions et l’humeur du moment.
Aujourd’hui il est question d’y introduire cinq ours slovènes supplémentaires qui devraient être relâchés très prochainement, ce qui bien entendu ne calme pas les esprits. Le berger pyrénéen n’est pas spécialement xénophobe mais ne veut pas de Slovènes sur son territoire, surtout s’il s’agit de plantigrades. Je le comprends tout en me posant quand même la question suivante : Pourquoi n’entend t-on pas les pâtres italiens et espagnols se plaindre de ces mêmes prédateurs, loups ou ours, avec lesquels ils ont l’air de cohabiter sans problèmes majeurs ?
Par contre le député Jean Lassalle, lui, ne veut pas voir partir « ses » Japonais même à soixante kms de chez lui et, pour arriver à ses fins, emploie une arme peu courante pour un élu de la République : la grève de la faim, preuve d’un courage certain mais aussi d’un protectionnisme à courte vue car le bassin de Lacq où souhaitait s’installer et s’étendre la société japonaise se situe quand même dans « ses » Pyrénées si ce n’est pas exactement dans « sa » vallée.
Petit chantage à la française qui, à mon avis, aura plus d’effets négatifs que de retombées positives d’autant que nos écolos s’en mêlent, refusant maintenant une usine du type Seveso 2 dans la vallée d’Aspe.
En définitive les Japonais risquent tout simplement d’aller voir hors de l’hexagone s’il n’existe pas des gens plus raisonnables et conciliants.
Quant aux ours, slovènes ou pas, je suis convaincu qu’ils trouveraient la place qui leur revient dans notre environnement si l’homme, bipède intelligent s’il en est, leur laissait le temps de s’adapter.... ce dont malheureusement je doute.
Epilogue
Ce texte avait été écrit en Avril 2006.
Aujourd’hui le député Lassalle a repris du poids et les Japonais aux dernières nouvelles envisagent sérieusement de quitter non seulement la vallée d’Aspe mais aussi la France !
Quant aux plantigrades slovènes ils font toujours des leurs et je ne donne pas cher de leur avenir à moyen terme...quoiqu’il ne faille jamais vendre la peau de l’ours ...etc.