On m’a appris qu’une flamme brulait lorsqu’on l’approchait de trop près.
Et, pourtant, comme beaucoup, j’ai passé ma vie à la rechercher cette maudite flamme.
Il est bien connu que « l’interdit » attire...
A notre décharge, elle se montre bien pernicieuse !
Elle réchauffe et prend des mots bien attrayants ;
Partage, fraternité, Amour...
Et, engourdis, nous oublions la brulure.
Ces jours-ci j’ai vu une flamme parcourir le monde,
Autour d’elle j’ai surtout vu des images de violence.
Si le symbole devient à présent funeste,
C’est peut-être qu’il représente une fumisterie.
Je crains qu’il ne cache notre individualisme.
Le partage lui-même est père d’isolement,
Il est devenu source de confrontation.
Les meilleures idées meurent de compétition.
Je n’oublie pas pour autant les actes positifs,
Ces athlètes témoins de la discrimination.
J’attends même ces moments trop rares,
Des Jeux, ils sont la dernière justification.
De l’esprit olympique perdons l’illusion !
Pour autant n’éteignons pas la flamme...
Si, aujourd’hui, ils vont concourir,
A la recherche de l’or au bronze,
Je crains que seul l’argent ne gagne.
Et, si aux flammes je me suis brulé,
Mon cœur en a aussi été réchauffé,
Je veux pour toi rester optimiste.
Je ne te refuserai pas l’éclaircie,
Je n’ oublie ni l’ondée, ni la tempête ;
Et n’ai à te donner que mes illusions.