La belle et le cuistre (Correspondance)
Mon souffle d’amour,
Les paroles enchanteresses posées sur la partition de nos vies, caressent l’espoir d’un ailleurs partagé de folie. Qu’il est doux de prendre la plume en ce jour finissant pour m’envoler dans un ciel de paix et retrouver dans mes pensées, l’âme aimée d’un homme complice de mes beautés. Alors, j’ose vous envoyer ce souffle d’amour de Lorraine où Verlaine présent à jamais, pleure par-dessus nos rêves, des perles nacrées et diaprées, irisant l’arc-en-ciel de mes projets. Auréolé d’un halo de douceur, mon âme vagabonde dans un champ de fleurs qui ondulent follement d’amour sous la caresse vespérale d’une brise de velours. Ainsi mon doux ami, en ce jour où mon volcan d’envie échauffe mon esprit, je plonge dans le lagon bleu de vos yeux, bijoux coruscants d’aigues-marines qui illuminent mon regard des étincelles du désir. Je vous susurre les douceurs des saveurs de mon cœur et dans la sincérité des sentiments, laissez-vous, l’espace d’un instant, vous enivrer du parfum suave de mes pensées. Elles s’effeuillent pour vous, dans le doux zéphyr messager, en nuée de baisers sucrés et duvetés aux promesses les plus osées. Je vous offre un lac de tendresse pour nager dans la sérénité d’un amour qui miroite tous les jours au soleil de mon cœur épris de vous.
Je vous aime Monsieur.
Au plaisir, mon cher et doux ami,
Très chère audacieuse,
J’avale doux comme lait la caresse de vos mots et pourtant il appert que vous jetez votre bonnet par-dessus les moulins. Pour tenir le dé dans notre société, je ne peux rôtir le balai avec le demi-monde faute de loger le diable dans ma bourse et d’en payer les violons. Ainsi, conter fleurette je le puis encore mais sans sou ni maille car le gousset de mon cœur est vide du riche amour . Trompé bien souvent je fais maintenant la figue ou la nique aux mies compassées qui donnent dans le phébus et qui sentent le fagot.
Ne faites pas flèche de tout bois et ne vous battez pas les flancs pour attendre sous l’orme un amour qui n’est pas présent. N’ayez pas l’air de revenir de Pontoise ou d’être prise sans vert car chacun sait ici bas que je ne tourne jamais autour du pot et que je ne suis jamais entre le zist et le zest pour dévoiler ce qui me semble sot.
Voyez-vous, je pense qu’à mon égard vous faites la mouche du coche et dans vos intentions vous ne vous mouchez pas du pied pour me jeter de la poudre aux yeux. Enfin, et j’ose vous le dire, je ne fréquente jamais les moutons de Panurge de la rue vison-visu qui jouent dans une société de momeries et ne connaissent pas le vrai amour celui qui dit toujours.
Alors, très chère audacieuse et pour ne pas faire un pas de clerc, vous me voyez désolé de ne pas succomber à vos soyeux atours , à vos yeux de velours. Par mes écrits comprenez bien que je romps avec vous la paille et que je ne peux accepter vos avances minaudières qui voguent ce jourd’hui sur un océan de cœurs en galère.
Mes hommages Madame,
Paisansage