Eloïse, l’inspecteur Eloïse, fait soudainement irruption dans le bureau du commissaire Georges.
Soit dit en passant, une irruption a toujours un caractère de soudaineté, encore une histoire de Toto… logie.
Quant au passant… Mais quoi le passant, suis-je bête !
Donc Eloïse s’adresse au commissaire en ses thermes.
Il y a une fôte !
Dites-donc Babou, c’est moi qui raconte !
Oui, sachez, insolente petite personne insignifiante et grotesque de suffisance ; sachez donc dame Babou que le commissaire possède sa salle de bain et que présentement il trempe. Il ne vous l’avait pas dit. Ca ne m’étonne pas de lui, sans doute craignait-il quelque visite impromptue.
Et ne m’interrompez-plus !
Eloïse donc, s’adresse au commissaire en ces termes, oui ! Faudrait voir à suivre un peu, je ne vais pas tout répéter tout de même.
Commissaire ! C’est Eloïse qui parle.
Commissaire ! C’est encore Eloïse qui parle. C’est fou ce qu’elle a, à raconter Eloïse.
Quoi Eloïse ! Eructe le commissaire entre deux pets dans l’eau de sa baignoire.
Le canard, commissaire !
Quoi le canard Eloïse
Il coule commissaire.
Un pet de trop. Mais ne riez pas. Pet est, pour nos amis anglicistes, un animal de compagnie, et le canard du commissaire offre l’avantage d’être d’un entretien facile. D’ailleurs je suis persuadé que dame Babou va promptement nous sortir dans le cadre des mémoires du commissaire Georges en dix-huit volumes, « Entretiens avec un canard ».
Facile d’entretien, oui, mais polluant le pet ! ( PET …polyéthylène téréphtalate, le plastique quoi !). D’autant que celui-ci, fabriqué en RPC (République Populaire de Chine) n’offre pas les garanties ne nos bons vieux canards NF.
Bref, de crainte d’une pollution à grande échelle via la bonde de la baignoire, (Qui a dit la blonde de la baignoire !), le commissaire qui abonde en bon sens, plonge en apnée pour récupérer le naufragé. Six minutes et trente sept secondes plus tard, (Il est très sportif le commissaire mais un brin bigleux), voila notre commissaire qui surgit de sa baignoire tel le pingouin moyen, tenant à sa main son canard sous l’œil médusé d’Eloïse qui n’avait encore jamais vu de slip kangourou étanche, bleu à pois roses.
Après avoir effectué un rapide massage cardiaque à son canard, le commissaire sort de la baignoire, sous entendu, la sienne, d’un pas mâle, assuré.
Que voulez-vous Eloïse, vous n’êtes tout de même pas venue jusque dans ma salle de bain pour voir mon canard.
Non, commissaire.
Alors ! Eloïse, qu’est-ce donc qui me vaut cette irruption soudaine (Une irruption a … oui on l’a déjà souligné, merci)
Eloïse, reste un instant dans l’expectative. Expectative de quoi, là est la question, comme le disait un certain William en s’écriant Othello, ce qui dans une salle de bain peu sembler paradoxal. Mais laissons là ce cher William et revenons-en à Georges.
Eloïse ! Vous êtes toujours avec moi ?
Ca y est, commissaire !
Mais encore Eloïse ?
Un homme vous attend dans votre bureau.
Et, ça fait longtemps qu’il attend, cet homme ?
Une demi-plonge.
Une quoi ?
Une demi- plombe.
Voyons Eloïse !
Une demi-heure, commissaire.
Faites le patienter, qu’il se mette à l’aise, offrez-lui un rafraichissement, un café, un thé, je ne sais… Mais faites vite Eloïse, je ne serai pas long.
Une heure plus tard, le commissaire sur son 31 mars… Euh, sur son 31, marche, d’un pas alerte dans les longues coursives du commissariat. Il prépare mentalement son entrevue.
La porte du bureau du commissaire s’ouvre enfin sur une ambiance enfumée aux sonorités de reggae.
L’homme vautré dans un fauteuil, le cigare aux lèvres et un verre de Bourbon trente ans d’âge à la main admire le déhanchement d’une Eloïse à moitié dévêtue qui lui fait la danse du ventre.
Eloïse ! Voyons ! Que signifie tout ceci.
Mais commissaire, Vous avez-vous-même insisté pour que ce monsieur soit à l’aise.
Bon laissez-nous, Eloïse.
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La suite des aventures du commissaire Georges.
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Pour répondre à un défi que Babou ne m’a pas lancé.
Babou se croyait quitte avec son histoire d’arrestation de Bernard Webmaster. Pour cela il lui aurait fallu un commissaire plus démerde.