C’est un petit train à vapeur, quelque peu désuet, fatigué, un collectif s’est créé pour essayer de le sauver.
Il a beaucoup roulé par monts et par vaux, sous le regard des veaux, des vaches et des cochons. Il a connu des passages difficiles, il a bien souvent peiné quand la pente était rude. Il a traversé bien des tunnels mais l’espoir, jamais n’a vraiment perdu. Dès qu’il voyait une petite lueur, il redoublait d’effort et s’en sortait toujours.
Sa locomotive est un peu poussive, il est vrai qu’on la rafistole de temps en temps, mais faire du neuf avec du vieux, vous comprenez !
A chaque rénovation on se dit que c’est reparti mais elle s’essouffle bien vite, que déjà on pense à la rénovation prochaine, espérant que ce soit la bonne.
Le tender, fait corps avec la loco, toujours le même charbon de piètre qualité. On a bien essayé, une fois ou deux de changer mais on a frôlé la catastrophe.
Ses wagons il est vrai ne sont pas tous logés à la même enseigne. Les trois premiers, s’en tirent plutôt bien, des attelages en parfait état des boggies bien entretenus. De plus le panache de fumée pas trop blanc ne se rabat sur le train qu’à partir du quatrième wagon.
Plus on va vers la queue du convoi, plus la situation se dégrade.
Aujourd’hui, cela devient dramatique, les attaches semblent devenir élastiques et la distance entre les wagons de tête et les autres semble s’allonger. Combien de temps cela va-t-il durer ?
Le petit train de vie des français m’a l’air bien mal en point. Et la loco que l’on doit changer tantôt !