Le vrai sens de la fête de Noël est de délivrer, dans la nuit de notre monde qui a oublié la ferveur, un message d’espoir sans foi grasse ni louanges à la crème au beurre.
Un matérialisme rapace et une avidité pour des plaisirs effrénés aux lendemains nauséeux caricaturent, une fois de plus avec un foie écœuré en cadeau, l’élan porté par la nativité.
Sous les déguisements dont on l’affuble, elle n’est autre que la transposition de la création universelle qui a, par hasard, engendré la vie sur une planète anonyme perdue dans une galaxie de banlieue sans qu’il soit nécessaire de l’attribuer à une quelconque divinité.
L’hommage à cette naissance de la vie n’a pas besoin de s’exprimer en de rutilantes célébrations car il est chevillé à notre origine faite de poussière d’étoile, avec un astre pour guide.
Qu’est devenu cet anniversaire céleste ?
Un clinquant bazar avec des débauches de victuailles rituelles, de vins sanctifiés, d’élégances ostentatoires de l’apparence à défaut de celles de l’âme, de papiers et rubans dérisoires et de guirlandes d’allégresses artificielles.
Jusqu’à l’invention de ce grotesque fantoche vêtu de rouge, reflet d’une pitoyable bouffonnerie face à la pureté de l’univers. Le sens du merveilleux des enfants n’avait pas besoin de cette supercherie qui déambule devant les supermarchés, temples modernes de la ferveur.
Et si, pour un véritable amour de la vie, on fêtait un soir autre chose que la vanité de rois déchus qui ont perdu leur étoile ?