Je dois bien avouer que depuis toujours les vieilles m’ont attiré et, encore aujourd’hui, je prends grand plaisir à les observer de près. En effet, même si leur chair n’est pas très estimée, qu’y a-t-il de plus beau qu’une vieille habillée de couleurs chatoyantes ? Je reste émerveillé devant tant de beauté ! Des parures bleues, vertes, jaunes, des rouges piquetées de marron, que sais-je encore, et de plus des teintes qui varient en fonction de l’endroit où elles vivent !
Aussi, chaque soir de l’été nous avons rendez-vous, les vieilles et moi, et toujours pour mon plus grand plaisir ! Pour leur rendre visite c’est un peu compliqué... Le mieux est de connaître les horaires de marée car elles ne sortent qu’aux trois quarts de montante pour se ravitailler comme d’autres font leur marché ! Ce qui me désespère c’est quand j’entends certains soi-disant défenseurs de la biodiversité se vanter d’avoir tiré une vieille ! Il est vrai que bien des vieilles ne sont pas très farouches et dans ces conditions deviennent des proies faciles ! Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser !
Pour ce qui me concerne, vêtu de néoprène, avec masque et tuba, je me glisse dans l’eau surplombant les hauts fonds parmi roches et goémons, me contentant seulement d’admirer ces poissons de la famille des labres, plus couramment appelés vieilles, non comme un prédateur, mais pacifiquement, en Vieil Observateur !
Août 2007