Il fait chaud. Les fenêtres du bureau sont grandes ouvertes. Je bosse à deux étages au-dessus d’une rôtisserie. Et tous les jours de beau temps c’est le même calvaire entre 11 h 30 et 12 h 30 : l’odeur du poulet rôti ! Vous je ne sais pas mais moi cela me rend dingue !
Mon estomac grogne car cela fait déjà 5 h que j’ai avalé la dernière bouchée de mon petit déjeuner. Mes glandes salivaires se mettent en production accélérée. Quant à mon cerveau il ne pense plus qu’au spectacle du volatile embroché, tournant et retournant derrière la vitre, laissant le gras s’écouler pour que la peau soit dorée, qu’elle croustille avec un son bien particulier. Mes yeux se posent sur la pendule. Encore vingt minutes ! Et j’ai beau me raisonner, je sais que je vais encore craquer, et le marchand va encore me dire : « un joli poulet pour une jolie poulette ! »Cela va encore m’agacer, mais pas suffisamment pour me gâcher mon plaisir : déguster mon poulet avec les doigts ! Hum, que je vais me régaler !
Enfin ! Il est 12 h 30. Je ne peux pas vous écrire plus longtemps, il y a un poulet qui m’attend.