Par une belle journée ensoleillée, un éléphant et son fils discutent tout en mâchonnant leur repas.
Comme tous les enfants, l’éléphanteau ne cesse de poser des questions à son père. Mais ce dernier voit bien que quelque chose tracasse son rejeton qui n’ose pas lui en parler.
Dis-moi mon fils, tu me parais préoccupé, que se passe-t-il ? demande le père.
Eh bien … c’est-à-dire que je me pose des questions sur nous, répond timidement l’éléphanteau.
Dis-moi lesquelles mon fils.
Je me demande, par exemple, pourquoi nous avons une si grande trompe.
C’est pour mieux saisir notre nourriture qui serait parfois inaccessible et aussi pour boire plus facilement dans les mares de la savane et nous asperger d’eau, répond le père.
Je vois … Mais pour quelle raison avons-nous une peau si épaisse ?
Elle nous protége des ardeurs du soleil, de certains prédateurs et des insectes qui nous attaquent.
Je comprends. Mais dis-moi papa, à quoi servent ces longues défenses que tu portes ?
Avec nos défenses nous tenons nos ennemis en respect et, lorsque les plantes se font rares à la saison sêche, nous pouvons aussi renverser les troncs d’arbre et manger le feuillage des hautes branches, précise le père.
Et nos grandes oreilles alors, à quoi nous sont-elles utiles ?
Elles nous permettent de mieux capter les bruits de la savane et de nous rafraîchir en les agitant lorsqu’il fait trop chaud, lui dit le père.
Malgré ces réponses, le père se rend compte que son fils ne semble pas satisfait et demeure dubitatif.
Qu’est-ce qui te tourmente encore ? interroge le père qui commence à perdre patience.
Eh bien … je me demandais …
Oui mon fils ?
Non, rien, si je te dis tu vas te mettre en colère, dit le fils en baissant son regard vers le sol.
Mais non, je te promets, je suis là pour t’expliquer ; un enfant ne peut pas tout comprendre seul si on ne lui dit pas.
Je me demande pourquoi avec notre trompe, notre peau épaisse, nos grandes oreilles et tes défenses nous vivons dans cet enclos d’un cirque, finit par avouer l’éléphanteau en saisissant une nouvelle brassée de foin dans la mangeoire fixée à la palissade.