Voile, un mot dans le vent par les temps qui courent ! Un mot dont l’origine latine (velum) a toujours sa place dans nos dictionnaires français : velum, pièce de tissus servant à cacher un plafond ou encore à protéger du soleil.
Un mot qui peut être du genre masculin mais aussi féminin ; ne dit-on pas, selon le sens qu’on lui attribue, un voile ou une voile ?
La voile ne pose pas vraiment de problème car elle ne représente qu’une pièce de tissus hissée le long d’un mat et servant depuis toujours dans la marine… à voiles. On trouve même certaines voiles que l’on peut qualifier d’islamiques quand on fait référence aux felouques voguant sur le Nil… ou ailleurs. Ces voiles égyptiennes (et islamiques) sont très bien acceptées de tous et même plutôt en vogue par ces temps d’économie d’énergie.
Reste le genre masculin de voile qui fait tant couler d’encre.
Quand j’étais petit garçon, ça fait bien longtemps, tout comme elles n’entraient jamais dans une église tête nue, les femmes de mon entourage portaient souvent un voile (qu’on appelait plutôt voilette) à l’occasion d’obsèques. Je pense que ça les aidait à dissimuler leur douleur et personne ne trouvait à redire tant cela semblait logique.
J’ai souvent entendu à la même époque l’expression « prendre le voile » pour parler de jeunes filles qui entraient dans les Ordres.
Le port de ces voiles n’était que provisoire pour les deuils et les nonnes ne cachaient pas pour autant leur visage jusqu’au restant de leurs jours : ça faisait partie de traditions acceptées car acceptables.
Aujourd’hui le problème est tout autre concernant les femmes musulmanes vivant parmi nous.
A ce propos j’avais écrit et publié ici même un sonnet intitulé Musulmanes, poème dans lequel je donnais, sans agressivité, mon point de vue sur ces voiles intégraux en France.
C’était une seconde publication, la première, en d’autres temps, m’ayant valu quelques réactions disons… négatives.
Quand j’ai vu que ces histoires de voile prenaient un tour sulfureux j’ai préféré retirer ce sonnet afin de ne pas jeter d’huile sur le feu.
Alors, voile ou pas voile ? Chacun, chacune est libre de ses opinions comme du choix de sa religion et je crois que dans nos pays occidentaux la grande majorité en convient.
Il n’en reste pas moins que sans renier ses croyances, il me semble tout à fait normal de vivre à visage découvert, ne serait-ce que par respect pour celui qui vous fait face, sans voile intégral, cagoule, capuche ou autre artifice du même calibre et ceci dans tous les lieux publics.
Un petit foulard de soie, comme le portait sur les cheveux et avec élégance ma grand-mère, devrait suffire à respecter le Coran pour nos concitoyennes islamiques.
Pour les inconditionnelles du tout ou rien, il restera toujours les espaces privés comme le domicile pour se promener en burka, en string ou sans string…
Avril 2010