Et si l’aventure humaine devait échouer...
« Supposition absurde ! L’homme n’occupe-t-il pas le sommet de l’évolution biologique ? N’est-il pas le seul animal dont la tanière s’éclaire la nuit ?
Le seul aussi capable d’avoir une histoire et de l’écrire ?
Et oui, nous les rois orgueilleux de la création, les maîtres d’une terre bordée de nuit, la puissance, tout au moins matérielle, nous l’avons mais si l’homme n’a pas la sagesse de respecter la vie, la marche du monde ne risque-t-elle pas de continuer sans lui ? »
Ces mots sont de Théodore Monod, membre, entre autres, de l’Académie des Sciences mais aussi et surtout homme plein d’une grande sagesse acquise au cours d’une longue vie passée à parcourir les déserts et plus particulièrement le Sahara.
Né en 1902 et décédé à l’âge de 99 ans, il aura donc vécu le siècle précédent d’un bout à l’autre en nous laissant une œuvre littéraire bien fournie depuis Méharées jusqu’à cette Aventure humaine, une reprise de Sortie de secours parue en 1991 ...
Le paradoxe c’est que cette question posée voilà bientôt trente ans par le professeur Monod ne prenait pas vraiment en compte l’élévation de la température ni du niveau des océans, souci numéro Un de nos jours, mais surtout la surexploitation de la planète par celui qui se prend depuis des siècles pour le maître du monde, l’homme !
Bien sûr tout cela est étroitement lié car dû à la surconsommation des énergies et autres richesses naturelles.
Pour ma part, quand je vois ce qui se passe aujourd’hui en France, pays soi-disant civilisé, et plus particulièrement à Paris, quand je vois le bilan de la tuerie survenue hier en Nouvelle-Zélande, quand je découvre le nombre de morts et disparus depuis des années en Syrie comme en Irak, le nombre de migrants qui n’ont pour tout linceul que la Méditerranée, et j’en passe car cette liste n’est malheureusement pas exhaustive, je pense que cette aventure humaine a d’ores et déjà échoué...
Le professeur Monod pensait que nous pourrions être remplacés par les céphalopodes, c’est à dire les pieuvres, poulpes et autres seiches !
Pourquoi pas ? Ils ne pourront pas faire pire que l’homo sapiens que nous représentons, cet animal qui porte si mal son nom !
Mars 2019