Ah les livres, la lecture, tous les secrets et mystères contenus, dévoilés, exposés.
Tout d’abord, il y a le visuel de l’ouvrage. Je le regarde, j’en aime sa taille, son épaisseur, j’en apprécie sa couverture. Ce que ma vue découvre, donne envie à mon toucher d’aller plus loin.
Du bout du doigt, je le touche. Sa température différente de celle de ma peau me procure un léger frisson. Je le caresse doucement, lentement. L’envie de le prendre à pleines mains aussi délicatement que possible. Son poids n’est jamais un défaut, mais plutôt une manière à lui de me dire « Je suis là, je suis à toi, pour toi ».
Je le tourne et le retourne. La couleur de sa tranche me donne une idée de la texture des feuilles qui la compose. Je suis toujours sensible à leur qualité. A-t-il été beaucoup manipulé ou non ? L’a-t-il été avec précaution ? Des coins de pages ont-ils été pliés, marqués, abimés ? Autant d’indications sur son histoire. Certaines blessures me font mal à moi aussi, car j’aime les livres avec respect.
J’ose le porter à mon visage, le sentir. Doucement d’abord puis à pleins poumons s’il est neuf. Ah cette odeur particulière de l’ouvrage neuf. Jamais ouvert ou si peu. Une sorte de trésor qui ne demande qu’à être découvert.
Enfin, je le repose sur ma main droite, bien équilibré pour qu’il ne chute pas. Aussi légèrement que possible mon pouce gauche s’empare de l’angle bas de la couverture, l’écarte, puis ouvre.
La page de garde blanche, vierge de toute inscription. Il n’a pas été offert, ni dédicacé. Poursuivre mon aventure, en tournant les pages les unes après les autres. Le titre apparait avec le nom de son auteur, sa maison d’édition, son année de naissance, parfois même son mois.
Enfin, son contenu, sa raison d’exister est offerte à ma vue. Mes yeux parcourent les lignes, déchiffrent les mots, les phrases. Ils lisent au rythme de la ponctuation et des paragraphes. Mes neurones s’activent.
Là il y a un moment crucial !
Est-ce que la magie va opérer ?
Aurais-je envie d’aller jusqu’au bout ?
Car parfois, le résumé nous attire comme un aimant, mais c’est un peu comme les bandes annonces des films. Il ne suffit pas d’un bon sujet. Si la musique, les acteurs et la mise en scène ne s’harmonisent pas sur nos fréquences, impossible de se laisser captiver et de poursuivre jusqu’à la fin.
Parfois, la magie est en demi-teinte alors je « triche », je regarde le dernier chapitre et là je décide de poursuivre ou pas.
Mais peu importe … l’essentiel est de lire et il y a tellement d’ouvrages que je trouve toujours le suivant qui me fera vibrer.