Mon bel amour, je te regarde t’éloigner, de ta démarche de femme libre qui m’a si facilement, si instantanément séduit et mon sourire qui naguère s’ouvrait comme un croissant de lune sur nos nuits à venir ressemble maintenant au harpon que tu as planté dans mon cœur. Je continue de t’aimer, je continue d’être amoureux, de toi, de la vie que tu m’as fait miroiter, de tous ces petits bonheurs qui s’inscrivent dans chaque mot que nous nous sommes adressés. Qui s’inscrivent… ils restent un présent que tu continues de me faire, parce que je reste sur ce chemin ouvert avec nos hésitations, nos questions, nos peurs, nos manques, nos handicaps, nos incapacités, ouvert avec nos chances, nos envies, nos belles façons de nourrir cette image vivante de notre désir qui vivifie chaque minute.
Voilà quelques temps que tu es entrée en moi. Tu n’es pas près d’en sortir. L’immense blessure par laquelle tu t’échappes, et qui m’a, en sanglotant, ensanglanté est une ouverture supplémentaire que je te dois. Mon cœur en charpie a cette douceur des sentiments mijotés.
T’éloignes-tu vraiment ?