Immaculée est ta blancheur.
Voie lactée qui me guide au delà des frontières des étoiles.
Lorsque je suis devant toi,j’oublie tout ce qui m’entoure,je m’oublie moi même ;le monde est réduit à ta surface réctangulaire étendue sur mon bureau.
Je t’étreins de toute mon âme et laisse les lèvres de ma plume déposer des baisers de lettres sur la blancheur laiteuse de ta potrine offèrte à cette passion de l’écriture,cordon ombilical qui nous lie toi et moi à jamais.
Comme si je suis la pluie et toi la terre,autant elle s’abreuve autant elle en réclame telle une amante toujours insatiable.
Comme si je suis la rivière et toi l’océan,à chaque fois que je me jette en toi,tes vagues à l’écume blanche viennent débarasser mes pieds de vers des galets des mots et du sable des points et virgules.
Comme si je suis le vent et toi le désert de sable offrant ses dunes à mes caprices éoliens.
Comme si je suis une voix criant dans le néant et toi mon écho infini.
Tu es mon mur de lamentations contre lequel je me jette avec toutes mes tristesses,mes joies et mes rêves ;je m’étale sur toi pour me voir dans toute ma nudité,l’apparente et l’autre,celle que seuls les mots peuvent dénuder.
Sur ta blancheur immaculée comme le sourire d’une aube printanière,je t’unis en noces blanches et noires avec mes mots d’encre pour redonner à la vie
ses couleurs initiales avant que n’éxistâssent les couleurs de l’arc-en-ciel et déssiner les cartes du firmament afin de localiser mon étoile.
C’est comme si tu es mon miroir où je peux me voir à chaque fois que la gomme du temps éfface mes contours sur le tableau de la vie.
C’est comme si tu es la déesse de la lumière à laquelle j’offre la nuit venue mon cœur et le sang de ma plume en offrandes sacrées.
Tu es le trône sur lequel je m’asseois brandissant le scèptre des mots,laissant l’ivresse de la royauté me traverser l’éspace d’un rêve furtif.
Tu es le sanctuaire de mon éternelle prosternation et le couvent qui emprisonne mon éternelle réclusion.
Tu es l’oreiller dont la blancheur bèrce mes rêves et sèche les larmes de mes cauchemards.
Tu es les chemins que je parcoure sans répit vers un but que je n’atteindrais jamais,puisqu’après chaque chute et point final,s’ouvrent les parenthèses d’un autre voyage sur les vers d’une poésie au rythme des idées qui s’enchainent vers l’infini.
Tu es le pont qui enjambe toutes les differences et que mes mots traversent en toute libèrté pour aller partager cette richesse au fond de moi avec d’autres cœurs généreux et serrer d’autres mains tendus dans des gèstes d’amour et de fraternité.
C’est vers toi que je reviens après chaque voyage,pour planter en toi ma plume comme un pieu et ériger la tente de mes mots sur les paupières de tes yeux qui ne cessent de guetter mon apparition ;j’allume le feu de camps de mes pensées et met dessus mon cœur comme une marmite pour faire mijoter mes sentiments et je laisse la noirceur de mon encre sur ta face immaculée comme des vestiges,preuve du passage de ma mémoire éreintée sur ton oasis,avant de répondre de nouveau à l’appel incéssant des vastes prairies de l’imaginaire.
Qui es tu,toi terre de mon déstin accrochée aux lettres de mes mots ?
Si ce n’est cette amante que cette plume sortant de mes veines ne cesse de féconder à chaque rencontre amoureuse dans l’alcôve de mes nuits.
Ignorant doublé d’un ingrat est celui qui a dit que tu n’étais qu’une simple feuille blanche.