A l’arrivée de chaque été,le papillon de nuit me plonge dans un dilemme plus grand que ses ailes,j’ai beau penser et me dire que je ne suis pas résponsable de son déstin ni de son immolation volontaire au point de me poser la question suivante :"peut on dévier quelqu’un de sa déstinée ?" ;j’ai donc médité sur cette question sous toutes les coutures:philosophiques,religieuses,poétiques et j’en passe,mais toutes mes contemplations n’ont fait que me cantonner d’avantage dans une triste perpléxité.
Le papillon de nuit n’a-t-il été créé que pour venir chaque soir en noces de feu brûler ses ailes au contact d’une flamme de bougie ou à un tube chauffé à blanc d’une lampe ? va savoir.
En tant qu’être humain,j’aime ces petites bêtes inoffensives ;en tant que poète je revendique leur ciel comme étant un toit à ma libérté,vu que même le vol d’un papillon de nuit a besoin de toute l’immensité de la voute célèste pour son envol malgré la durée éclair de sa petite vie.
Chaque été donc je suis confronté le soir venu à ce problème:lorsque j’ouvre ma fenêtre pour rafraichir l’atmosphère,j’invite du coup le flot de papillons de nuit à aller se faire griller les ailes contre la paroi brûlante de la lampe,je reste là impuissant,le cœur gros à les voir tomber à mes pieds un à un,tandis que d’autres restent collés à la lampe faisant flotter dans l’air une odeur acre d’ailes de papillon calcinées.
Comme ma muse ne daigne me rendre visite que la nuit venue et que ma vue est d’un tantinet faible malgré mes binocles,c’est donc la nuit dans le silence le plus complet que j’aime écrire sous une lumière très forte.
Chaque soir je me trouve devant ces trois solutions:fermer ma fenêtre au risque d’étouffer à cause de la chaleur,ou bien laisser les papillons se consumer et les ignorer,ou bien éteindre le lumière et me jeter dans les bras de morphée ratant ainsi une nuit d’écriture.
J’opte donc pour la seconde solution,mais au premier cadavre calciné de papillon,je m’insurge contre moi même en envoyant au diable ce que l’allais écrire ;si ce texte allait être pondu au détriment de la vie d’une infinité de pauvres papillons,comment pourrais je me sentir heureux,me prétendre poète,croyant et aimant toutes les autres créatures.
Dans mon for intérieur je me sentirai toujours coupable d’avoir écrit mon texte sur la poussière d’ailes brûlées de pauvres papillons qui se sont invités chez moi en toute confiance et que j’ai sacrifié sans aucune pitié sur l’autel de mon égoisme.
Ma plume je l’utilise pour combattre et dénoncer la haine,l’éxclusion,l’injustice et tous ces maux gangréneux qui minent l’être humain,mais jamais je ne pourrais faire du mal ne serais qu’avec cette même plume à un pauvre papillon.
Parceque je suis croyant et que ma religion comme toutes les autres croyances,est synonyme d’amour,de tolérance,de compassion et de fratérnité m’incite à me comporter à l’égard de toutes les créatures de dieu avec bonté et amour.
L’autre jour combien étaient grandes ma surprise,ma tristesse et ma colère en lisant les propos d’un G’I américain qui disait :"tuer des gens en iraq c’est comme éxterminer une fourmi",ou bien cet autre G’I qui après avoir violé et tué une jeune iraquienne ainsi que trois membres de sa famille dit à ses acolytes tout en se lavant ses mains assassines du sang de ses victimes :"now let’s go and have a beer"(maintenant allons prendre une bière),toutes les raisons du monde et de l’au delà ne pourront jamais justifier la spoliation d’une vie humaine avec une terrible froideur et aller siroter une bière comme si rien n’était,à mon avis ces cow-boys n’ont jamais vu un papillon de toute leur chienne de vie errante.
Un grand dramaturge avait dit :"je conseille aux parents d’apprendre à leur progéniture comment déssiner un papillon,car celui qui déssine un papillon n’en tura jamais,ce qui implique qu’il ne pourra jamais tuer son prochain.".
J’invite donc ce cher mister bush à redorer le blason de son amèrique chèrie en instaurant une loi afin d’apprendre à ses soldats entre deux hamburgers comment déssiner un papillon,peut être que grâce à cette petite bestiole le monde trouvera un semblant de paix et de sérénité.
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